Partout dans le monde, les pays recommencent à gagner des points de croissance, à recréer de l’emploi et à retrouver une économie qui fonctionne après six ans d’une crise douloureuse. Partout, sauf en France où l’incohérence des gouvernements successifs et l’inconsistance des réformes menées plombent les espoirs de reprise.
Au premier trimestre de cette année 2014, l’Allemagne gagnait 0,8 points de croissance. La France, toujours à la traine, stagnait misérablement à 0 %. Refusant la rigueur budgétaire demandée par Bruxelles, accusant l’Europe de tous ses maux, sombrant jour après jour dans le populisme, la société française reste encastrée dans ses propres conservatismes et peine à évoluer.
De tradition étatiste, l’économie française continue de voir dans le keynésianisme les clés de son renouveau, et ce malgré la conversion récente du gouvernement socialiste à une politique de l’offre, très mal assumée par une très grande partie de sa gauche.
En effet, contrairement au New Labour de Tony Blair et au SPD de Gerhard Schröder, deux partis de gauche qui ont su emprunter le virage néo-libéral, le vieux Parti Socialiste français, reste, pour une part, dépendant de ses vieux schèmes idéologiques et refuse le changement qui pourtant s’impose à lui.
Symbole de cette imperméabilité à l’économie de l’offre, Arnaud Montebourg se présente comme le leader d’un colbertisme décomplexé et d’un prétendu « patriotisme économique ». Même le Pacte de Responsabilité, tournant social-démocrate du quinquennat présidentiel, reste empreint d’incohérence et les 50 milliards nécessaires à sa mise en œuvre semblent bien difficiles à trouver dans un pays déjà si proche de la faillite.
Dans une tribune récemment publiée sur Atlantico, Christophe Mazurier, le patron de la banque privée genevoise Pasche, s’en prend avec vigueur aux immobilismes qui gangrènent l’économie française.
« La France doit sortir des modèles idéologiques du siècle passé. Il n’y a pas de politique économique de droite ou de gauche. Pas de politique pro ou anti finance. Il y a des politiques pragmatiques piochant aux quatre coins du monde les recettes qui fonctionnent et des politiques idéologiques qui ne visent qu’à capter les aspirations de ses clientèles et ne servent qu’à fractionner l’opinion publique française en segments marketing au gré d’annonces « clivantes » affirme-t-il ainsi.
Le Parti Socialiste semble avoir bien vite oublié la leçon de sagesse économique proposée par Lionel Jospin à la veille du deuxième millénaire. »L’Etat ne peut pas tout » affirmait sans peur l’ancien Premier Ministre à une gauche toujours profondément ancrée dans ses vieux modèles de pensée.
Le salut de la France en matière économique vient peut-être d’ailleurs, d’un autre pays, d’une autre nation ayant réussie sa reprise. Dans une économie mondialisée, le chauvinisme ne peut et ne doit pas avoir prise.