Quelles que soient leurs convictions politiques ou idéologiques, de nombreux consommateurs espèrent voir disparaître l’énergie nucléaire dans une délai plus ou moins court afin de préserver l’environnement et la nature. A cela, beaucoup d’autres répondent que ce n’est pas envisageable par manque d’alternative. Un récent rapport publié en Belgique tend à prouver le contraire.
A la fin du mois d’avril, une étude commanditée par la WWF (ONG pour la protection de la nature et de l’environnement) et Eneco (société productrice d’électricité verte) et réalisée par le bureau d’études 3E a rendu les conclusions suivantes : Il serait possible de remplacer totalement l’énergie nucléaire en Belgique par des énergies renouvelables d’ici 2030 car ces dernières pourraient produire les 48 Twh d’énergie des centrales nucléaires d’ici 16 ans.
A la lecture de ce rapport, on remarque que les CEO des deux institutions qui ont commandité l’étude affirment qu’investir dans les énergies renouvelables garantira non seulement la sécurité énergétique mais pourra également fournir jusqu’à 32.500 emplois directs d’ici 2030.
Le soutien des autorités en question
La rapport réalisé par le bureau d’études 3E (qui peut être consulté ici) met particulièrement en évidence le fait que les autorités belges ont grandement favorisé les énergies traditionnelles telles que les combustibles fossiles (gaz naturel, pétrole) ou l’énergie nucléaire depuis de nombreuses années par rapport aux énergies renouvelables. Plus précisément, le rapport indique qu’entre 1950 et 2013, 44 milliards d’euros de subsides publics ont été injectés dans la production d’énergies traditionnelles alors que seulement 6% des subsides étaient dédiés aux énergies renouvelables en 2010 !
D’ici 2025, le total des subsides attribués aux énergies traditionnelles devrait atteindre les 50 milliards d’euros alors que, toujours d’après le rapport du bureau d’études 3E, des aides à hauteur de 50 milliards étalées entre 2002 et 2050 permettraient de remplacer la production d’énergie par le nucléaire par les énergies renouvelables (parmi lesquels on trouve, notamment, les panneaux photovoltaïques).
Un changement qui n’aura pas d’impact sur nos factures
Pour que ce changement radical n’ait pas d’impact majeur sur les factures d’électricité des ménages, le rapport met en évidence plusieurs propositions à l’attention des politiques. Parmi celles-ci, on trouve le fait de transférer les subventions réservées au chauffage mazout vers des économies d’énergie (isolation des bâtiments par exemple) ou encore de récupérer la rente nucléaire (6,8 milliards d’euros d’ici 2025) pour maintenir le coût supporté par les citoyens pour le développement du renouvelable.
A l’heure actuelle, de nombreuses solutions alternatives peuvent être envisagées par les particuliers et les entreprises pour utiliser les énergies renouvelables mais l’investissement à réaliser et le manque d’ambition des politiques est encore un frein majeur dans leur développement…